• *104* Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.

     

     
    *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
     
    Samuel craquait. Il sanglotait en silence, la tête entre les mains, seul dans la chambre qu'il partageait avec son frère.
    Il lui semblait que tout autour de lui s'écroulait. Lui qui avait toujours eu une confiance aveugle envers les autres, voilà que ses illusions étaient mises à mal. S'écroulaient peu à peu, s'étiolaient comme les pétales fragiles d'un coquelicot.
    Il avait découvert malgré lui un lettre réclamant le paiement d'une facture d'eau. Si encore cela n'avait été qu'une seule lettre... Mais des impayés pour le gaz, l'électricité et les impôts locaux s'entassaient à côté.
     
    Ils étaient fauchés. Ils avaient une belle maison mais ils étaient ruinés ! Qu'avait bien pu faire sa mère pour se retrouver dans un tel pétrin ?!
     
    Il ne supportait plus de se regarder dans le miroir, perdu dans les affres de l'adolescence. Il détestait ses boucles rebelles.
     
    T'as pas tiré le bon numéro à la loterie génétique mon coco, tout le reste de la famille a de beaux cheveux...
     
    Il détestait devoir récupérer les vieux vêtements ringards de son aîné. Il détestait encore plus - si cela était possible - ne recevoir aucun regard admirateur de la gent féminine, contrairement à Pablo qui, même déguisé en Marylin Manson, jouissait de sourires appréciateurs et d'½illades langoureuses à chaque coin de rue.
     
    Pablo qui justement devenait de plus en plus bizarres, et Betsy qui ne lâchait pas du regard cette manipulatrice d'Abis et Mina qui se perdait dans des rêveries... Tout partait à la dérive.
     
    Et pour couronner le tout, alors qu'il avait juste envie de ruminer ses pensées, sa mère avait invité à dîner un vieil ami, François Cassel, dont il n'avait jamais entendu parler jusqu'à ce jour.




    *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
     
     -Betsy....
     
    -Ouiiii ? Roucoula la jeune fille.
     
    -Tu crois qu'il arrivera bientôt ?
     
    Mina jeta un regard humide à sa jumelle.
     
    Non il va pas venir, il a été mangé par les rennes du Père Noël.


     - Je parie qu'il sera là demain.
     
    - Et si il s'était fait arrêter en route ? Et si il s'était blessé ? Et si il ne m'aimait plus ? Et si Day était plus que sa meilleure amie ?
     
    - Avec des « Et si », on mettrait Paris en bouteille.
     
    - Mais....
     
    Bethsabée poussa un long soupire, faussement agacée.
     
     - Il t'aaaaiiimmeeeuuuh ! Arrête un peu !
     
    - Mais je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis un mois ! C'est long un mois !


    -Cesse ton cinéma ! fit la blonde en roulant des yeux.
     
    La sonnette retentit, interrompant leur conversation. Au même moment, leur mère cria « A table ! » et Samuel dévala les escaliers, causant un vacarme monstre.
     
    Quel bourrin celui-là...


    Bethsabée ne put résister à l'envie de taquiner sa s½ur si coincée et pudibonde.
     
     - En même temps, avec des atouts comme les tiens, il ne risque pas d'aller voir ailleurs ! Lança-t-elle en jetant un coup d'½il explicite au décolleté de l'autre.
     
    - Chhhh, tais-toi ! fut la réponse de Mina, qui ne put s'empêcher de pouffer, tout à la fois gênée et amusée.
     
    - Minette, tu peux ouvrir la porte à François s'il te plaît ? J'ai les mains dans la salades ! cria Alice.
     
    - Ouiiiii maman...
     
    Elle se leva et courut ouvrir au visiteur.
     
     
     *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
    Elle fit entrer un homme d'âge mur, au physique plus qu'intéressant. Il la dépassait bien d'une tête, était doté d'un corps longiligne, presque maigre.
    Il lui sembla que ses yeux limpides la transperçaient.

    Un nez fort, quelques légères rides et une barbe de trois jours ne suffisaient à ternir son évident charisme. On pouvait deviner que sa chevelure clairsemée de mèches argentées avait un jour été plus claire. Ses pommettes mettaient en valeur sa mâchoire carrée ainsi que sa bouche sensuelle, invite aux baisers.
     
    Ses iris se braquèrent sur les siens, l'espace d'une seconde, quand elle lui ouvrit la porte.
     
    Mina surprit une lueur étrange dans ses yeux, une étincelle primitive, brûlante. Elle ne s'y était pas trompée, avait deviné que dans ce fugace éclat se cachait du désir. Ce regard ardent, presque animal, l'avait flattée.
     
    C'est JL que tu aimes, ignore ce Don Juan, il ne te fera que du mal !
     
    Elle secoua la tête et revint à la réalité.
     
     - Bonjour, vous êtes François je suppose ?
     
     
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    L'invité s'était révélé être très cultivé, à la grande joie de l'adolescente qui avait été placée face à lui. Le dîner était agréable. Alice babillait, et Bethsabée faisait rire tandis que les deux garçons écoutaient en silence.
     
    François aussi était content de sa place, car si il avait bien un défaut, c'était celui d'aimer les femmes, les belles femmes surtout. Toutes cédaient, se pâmaient à ses pieds. Il détestait qu'on lui résiste et guettait avec appréhension les premiers signes de vieillissement qui risquaient de lui faire perdre son charme dévastateur, collectionnant les amantes et draguant toute créature féminine de 16 à 67 ans. Mais celles qu'il préférait étaient sans conteste les plus jeunes, peut-être parce qu'elles lui donnaient l'impression de jouir d'une seconde jeunesse.
     
    Après ce qui lui sembla des heures de banale conversation, il demanda à Mina :
     
     - Quelle âge avez-vous au fait, belle demoiselle ?
     
    - 17 ans ! Clama-t-elle fièrement.
     
    - La plus belle année !... Si je puis me permettre (il fit une pause, déglutit lentement puis repris), ne perdez pas votre temps avec des imbéciles maladroits et inexpérimentés de votre âge.
     
    Pédophile !
     
    Elle fut gênée par la phrase. C'était parfaitement explicite. Elle pensa à sa s½ur à la répartie légendaire et eut le courage de répondre, ingénue :
     
     - Voulez-vous dire que je devrais plutôt sortir avec des vieux comme vous ?
     
    Il cilla sans cependant se départir de son sourire en coin.
     
     -C'est toujours mieux qu'avec de jeunes puceaux.


    Ok d'accord, tu peux la refaire ?

     
    Son interlocutrice piqua un fard, tandis que la mère tiqua enfin.
     
     - Pardon ?
     
    - Non rien, je disais que la plage était mieux sans ces jeunes oiseaux ! C'est tellement gênant, ces goélands qui braillent et..
     
    - Ah, excuse-moi, j'avais compris autre chose.
     
    Alice haussa les épaules, sans même remarquer sa fille qui se retenait d'éclater de rire.
     
     
    Les lèvres de François s'étirèrent en un sourire carnassier, son regard de loup brillant. Car il était loup, il savait où et quand planter les crocs, frapper au bon moment pour faire succomber.
     
     *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
     - Allez-y les enfants, François et moi allons débarrasser !
     
    Une fois que toute sa progéniture eut quitté la pièce, Alice craqua. Elle lâcha complètement prise et laissa couler les larmes qu'elle retenait depuis trop longtemps.
     
     - Oh François, si tu savais !
     
    Tout le mal que tu m'a fait... ♫

     - Dis-moi Alice, tu sais, je peux tout entendre.
     
    Il la prit dans ses bras avec douceur.
     
     
     - Les factures s'entassent, mes toiles ne se vendent plus et j'ai dépensé toutes mes économies pour la maison... Je n'en peux plus, je n'arrive plus à tout gérer, je ne suis pas assez présente auprès de mes enfants, j'ai tellement de dettes ! Je ne sais pas quoi faire... Ah, si seulement Freddy...
     
    Ses sanglots redoublèrent.
     
     - Allons, allons, fit François, je suis là, je peux déjà t'aider pour ce qui est de l'argent. Tu te débrouilles admirablement, et ne t'en fais pas pour tes enfants, ils sont assez âgés pour s'en sortir seuls.
     
    Il embrassa son front, puis effleura ses lèvres. Il n'y avait rien d'ambigu dans ce baiser fraternel, Alice était bien la seule femme qu'il ne séduirait jamais. D'un part, elle aimait encore son mari, et de l'autre, elle était sa petite s½ur de c½ur. Elle avait été un temps son amante mais ils avaient finalement sombré dans une simple affection.
     
    Celle-ci se reprit et détacha son corps du sien.
     
     - Merci...
     
    - De rien. Si tu as besoin d'aide, appelle-moi.

    Elle lui adressa un pâle sourire qu'il lui rendit. Il ouvrit la porte puis sortit, tombant nez à nez avec Mina.
     
     
     
    *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
    - J'ai tout vu !
     
    Mais rien entendu...

     - Vous êtes odieux ! Vous profitez de sa faiblesse pour l'embobiner ! Cracha-t-elle.
     
    Il voulut protester mais elle ne lui en laissa pas le temps.
     
     - Si je vous reprends à l'approcher, je vous...
     
    - Vous me ?
     
    - Raaaah, je vous déteste ! Partez, ne tentez plus de séduire ma mère !
     
    - Ne vous inquiétez pas, cette idée ne m'a même pas traversé l'esprit. Je préfère les femmes plus jeunes...
     
    Il se rapprocha dangereusement.
     
    - Comme vous...
     
    Elle était pétrifiée, le sentit l'attirer à lui, son souffle chaud s'approcher d'elle.


    *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
     
    Il plaqua son corps contre le sien, sa main gauche caressant le dos dévoilé par la robe, l'autre ses formes jeunes  sans qu'elle puisse esquisser un geste. Terrifiée. Elle ne pouvait pas fuir, il la retiendrait, elle ne pouvait pas crier, personne ne l'entendrait.
     
     - Vous êtes si belle...souffla-t-il dans son cou.
     
    Elle le bourra de coups de poing, mais il finit par enserrer ses poignets pour l'empêcher de bouger. Ses lèvres s'échouèrent sur les siennes, son étreinte se fit plus impérieuse. Elle sentait avec horreur son corps répondre aux caresses, ses lèvres rendre les baisers.


    Enfin, elle se reprit et trouva la force de le repousser.


     - Et vous, vous êtes un monstre. Partez ou je crie, bluffa-t-elle.


    - Pourtant cela n'avait pas l'air de vous déranger tant que ça...


    - PARTEZ ! cria-t-elle en sanglotant.
     
    Il s'éloigna enfin, la laissant tremblante. Il lui avait volé son premier baiser, celui qu'elle réservait à Jean-Louis, ce démon séducteur ! Et en plus, elle, cette imbécile, elle n'avait rien fait ! Elle en pleura de rage. Elle aurait dû crier, lui faire mal !

     
    Du bruit, des pas sur la pierre ? Ne serait-ce pas lui ?
     
    Un pressentiment la poussa vers la cave. Elle descendit les escaliers à toute allure.
     

     *104*  Deux amoureux dans la nuit ou le monde part à la dérive.
     
    - JEAN-LOUIS !


    Nan sans blague, c'est pas le lapin de Pâques ?

     
    Il était là, debout, aux aguets. Ils avaient tant attendu ce moment... Il avait tant bien que mal lavé sa chemise et sa figure dans un ruisseau pour être présentable, pour qu'elle n'ait pas peur de lui.
    Elle le trouva changé par rapport aux photos qu'elle avait pu voir. Son regard était désormais empreint d'une nouvelle maturité, d'une gravité précoce, peut-être à cause de ce qu'il avait vécu là-bas, à Fort Strikes, dans cette horrible école militaire.
     
     -C'est moi ! fit-elle dans un souffle.
     
    Et elle se jeta dans ses bras, sentant avec délice son corps tiède contre le sien. Jean-Louis, enfin !
     
     - Je suis tellement heureuse de te voir... Tu es venu, tu es venu ! Je suis désolée, on a arrangé la cave comme on a pu, mais la rouille ne partait pas de la baignoire, et le matelas est nul et... débita-t-elle d'un coup, stressée, excitée et euphorique à la fois.
     
    Lui n'osait parler. Elle était si belle, il avait l'impression de tenir une porcelaine entre ses bras, toute blanche et fragile. Il avait peur de la briser mais mourait d'envie de l'embrasser.
     
     -Chut...dit-il simplement.
     
    Elle se tut aussitôt, les yeux pétillants, émue. Il la serra plus étroitement. Elle ne gardait pas de distance calculée, se collait juste à lui comme si elle avait voulu qu'ils ne fassent plus qu'un. Il posa enfin ses lèvres sur les siennes, puis se détacha quelques secondes, pour mieux la regarder dans les yeux, son goût sur la bouche. Elle lui rendit son baiser avec ardeur, effaçant de sa mémoire celui qu'on lui avait volé, faisant de celui-là le vrai premier.
     
    Peau noire contre peau blanche, deux amoureux dans la nuit.
     
    Peau noire contre peau blanche, dis-moi que cela durera toujours, tout le reste de notre vie.






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    Alors, cette màj ?


    Noooon me tuez pas, il est pas si mauvais François, juste un peu obsédé ! Moi je l'aiiiimeeeeeeeuuuuh *Q*


    Sinon, qu'avez-vous pensé des textes ? (J'ai adoré les écrire) Des idées de retouches, des suggestions, des critiques ?


    Vous me haïssez ? é.è


    Quelques questions :


    ♦ Comment Alice va-t-elle se sortir de son pétrin financier ?


    ♦ Jean-Louis et Mina sont-ils fait l'un pour l'autre ?


    ♦ François ne risque-t-il pas de détruire cette famille ?






    Cette màj était surtout centrée sur Mina, mais la prochaine le sera plus sur Betsy. Je sais, j'oublie un peu les garçons... Mais je n'ai pas d'idées pour eux !


    J'ai testé différentes retouches sur les photos, notamment sur celles de François pour le rendre plus réaliste. Réussi or not ? J'ai même fait un flou artistique sur Samuel ^^


    Voilààà. A la prochaine ?


    La màj tardera (encore et toujours), je pars une semaine dans le Périgord noir chez ma tata, et là-bas internet/le réseau/le portable ne passent pas très bien (DAMNED ! Comment je vais survivre ?!!)


    Zibous.


    Emma.





  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Août 2015 à 21:53

    EEMMAAAAAAAAAAA

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