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    Mina

     

     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

    On sonne à la porte. Je regarde pas la fenêtre.


     

    C’est François.


     

    La soirée où je l’ai rencontré, le baiser volé, les souvenirs se bousculent dans ma tête, comme si j’avais soulevé le voile noir qui les recouvre. Mes joues, mon corps s’embrasent, un feu intérieur dont lui seul peut raviver les braises.

    Depuis que Jean-Louis est ici, il est revenu parfois manger, charmant tout le monde par son esprit, sa conversation et son humour… Il m’horripilait Je lui en voulais.


     

    Dès que je m’étais trouvée seule avec lui, il avait multiplié les sous-entendus, les gestes les plus infimes, qui m’avaient lentement approchée d’un point de non-retour. Il soufflait le chaud et le froid d’’un geste, j’étais tentée ou distante selon les remous de ma conscience…  Il avait réussi à effacer tout dégoût pour lui. Je commençais à éprouver autre chose.  Et je m’en voulais aussi, parce qu’au fond, j’avais aimé ça, ce premier baiser. Je n’arrivais pas à effacer son goût de mes lèvres. J’en rêvais parfois encore. Quand il venait chez nous, je me délectais de cette tension délicieuse qui tendait un arc électrique entre nous, sans que personne d’autre ne s’en aperçoive. J’imaginais sa main sur ma joue et nos silhouettes enlacées quand j’étais seule…mais je finissais toujours par chasser ces pensées coupables en pensant à JL.  Je me demande comment il ne s’est encore rendu compte de rien. Je suis à moité bipolaire et complètement insupportable en ce moment.


     
     

    De tout cela, je n’ai parlé à personne. Pourquoi tout chambouler alors que je pourrais être si heureuse ? Alors que tout va bien ? Tant d'autres voudraient être à ma place !


     

    Toujours est-il qu’il est là, dehors, et qu’il attend.


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements


     

    J’ai peur de lui ouvrir.


     

    Ouvrir cette porte, c’est céder.

    Ouvrir cette porte, c’est trahir Jean-Louis.

    Ouvrir cette porte, c’est m’abandonner à une vulnérabilité dont j’ai depuis longtemps perdu la sensation.


     

    Parce que je me sens sans forces face à lui, viendra le moment où il fera ce qu’il voudra de moi. J’en suis persuadée. Et je ne résisterai pas.


     

    Je sais qu’il me veut, et il m’aura. Il a ce don de percer la carapace impénétrable dont je me suis entourée, cette réserve qui me protège depuis toujours. Je lutterai...mais le dénouement sera le même.


     

    J’ouvre la porte. Des larmes me viennent aux yeux.


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    - Bonjour, je fais froidement, en gardant une distance respectable pour éviter tout contact.


     

    Tu vas craquer, tu vas craquer, éloigne-toi...


     

    - Bonjour, Wihelmina.


     

    Et il tend la main vers moi. J’accepte la poignée avec hésitation. A peine nos mains se sont entremêlées qu’il m’attire tout près. Mon souffle se précipite. Je tremble. Que va-t-il faire ?


     

    Tu en as envie, qu’il t’embrasse, avoue-le ! Dis-le !


     

    Il me relâche avec un sourire sibyllin.


     

    - Tu ne me fais pas entrer ?

    - Si, bien sûr.


     

    Je m’efface et m’efforce de respirer profondément. Pourvu qu’il me laisse. Pourvu qu’il ne fasse rien. Jean-Louis est juste quelques mètres en-dessous de nous...


     

    Mais il va le faire, il va le faire, gare à toi…


     

    - C’est ta mère qui m’envoie. Elle voulait que je vérifie si tout va bien.


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    - Mais ça va, on peut se débrouiller seules. Asseyez-vous, vous voulez quelque chose ?

    - Toi.


     

    Je deviens rouge-tomate-trop-mûre.


     

    -  Arrêtez ce petit jeu.


     

    Non, continuez, continuez...

    Une ombre passe dans ses yeux.


     

    - Tu y goûtes autant que moi…

    - Arrêtez.


     

    Il a raison...

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    Il prend ma main, et la presse contre ses lèvres. Mes jambes se dérobent sous moi.


     

    - Tu ne devrais pas rester avec lui... Il t'aime trop sagement.

    -  De quel droit dites vous ça ?! Qu'est ce qui vous dit qu'il m'aime trop sagement ?


     

    Mais c’est vrai, il est tendre, il est aimant, mais il manque quelque chose, de l’impétuosité, de la sauvagerie, de l’abandon…


     

    Sa bouche dérive sur mon poignet, s'égare sur ma peau qui frissonne sous la caresse.


     

    - François...

    - Tu ne me laisseras pas faire ça, si tu étais satisfaite de ta relation avec lui... Tu appellerais ta sœur ou tu crierais, tu sortirais de la pièce ou tu me chasserais. Et regardes-toi, tu en réclames encore plus, tu en meurs d’envie, je pourrais…

    - Vous pourriez ?


     

    Je reprend mon sang-froid et ôte ma main. Il vrille ses yeux félins dans les miens.


     

    - Tu veux ?


     

    Il joue sur les mots, encore. Je deviens folle.


     

    - Laissez-moi. Je n’ai pas besoin d’autres contraintes dans ma vie. J’en ai déjà assez comme ça.

    - Tu sais bien que je ne serais pas une contrainte…


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    Je me lève pour m’éloigner, mais il me rattrape en un pas. Je pose mes mains sur son torse, une poussée désespérée dans l’espoir de l’éloigner, de ne pas craquer, de maintenir ces barrières en moi sur le point de se rompre...mais mes lèvres, délaissant mon esprit pour suivre mon coeur, tendent irrésistiblement vers lui.


     

    The heart asks pleasure first… Laisse-toi aller Mina, laisse ton coeur parler… A moins que tu ais peur de ce qu’il te dise ?


     

    Je ne veux faire de mal à personne...surtout pas à celui qui a vécu caché dans une cave pendant six mois, qui a quitté sa famille, qui a tout abandonné pour moi. Je l’aime, j’en suis sûre, peut-être d’une tendresse vague, mais je l’aime…


     

    Tu es sûre que c’est de l’amour ? Tu en es sûre ? Est-ce que tu sacrifierais ta vie pour lui ?


     

    Et pourtant, cet homme qui aurait l’âge d’être mon père, cet homme qui contemple mon débâcle intérieur, lui aussi me fait vibrer. D’une manière encore plus violente, presque animale… Et je découvre que moi aussi, j’aspire à cette animalité.


     

    Et bien tu vois...

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    Nos dents s’entrechoquent, il met toute l’ardeur qui l’anime dans ce baiser violent. Il me presse contre  la table tandis que ses mains, redoutables, pétrissent la chair blanche de mes cuisses, malmènent ma robe, tordent des agrafes.Je suis morte entre ses bras, j’abandonne la lutte. Femme de glaise malléable à souhait.

     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     

    J’empoigne ses cheveux, soudain barbare,  je lui rends son baiser fou. Mes jambes sont autour de sa taille, nos langues se combattent, et c’est délicieux, si délicieux, la tête m’en tourne, je suis ivre, ivre de désir et manifestement, lui aussi. Une vague intérieure, enflammée, me tord le ventre et le coeur et la tête.


     

    Une porte qui claque nous ramène à la réalité. Nous nous détachons l’un de l’autre, (si j’écoutais mon corps il dirait à regret).


     

    Ce sont Abis et Bethsabée qui entrent, chargées de sacs.


     

    - Ca va ? fait ma soeur avec un grand sourire. On va essayer tout ce qu’on a acheté, tu viens ?

    - Je...oui, j’arrive, je raccompagne… fais-je en désignant mon presque-amant.


     

    Vite, vite, le chasser, tant que je résiste encore...


     

    Elle hausse les sourcils mais ne dit rien, elle a remarqué mes cheveux désordonnés, mes joues cramoisies. Abis a le sourire du chat qui a mangé le canari.


     

    Alors que je m’apprête à fermer la porte derrière François, il me glisse une enveloppe entre les doigts.


     
     

    *


     
     

    “Vendredi … Juin, à 18 heures, chez moi.


     

    Si tu ne viens pas, j’en déduirais que tu m’es indifférente. Mais si tu viens…”


     

    *


     

    Omniscient


     

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    - Et dire que ta mère pense qu’entre nous c’est juste de l’amitié… Si elle savait qu’à chaque fois que je vois sa fille, dit Abis avec un sourire grivois, je la fais grimper aux rideaux…

    - Peut-être pas grimper aux rideaux quand même…


     

    Bethsabée lui caresse la joue, la dévore de ses yeux énamourés.


     

    - Tu crois ça ? Demande aux murs, demande au lit, ils te répondront autre chose !


     

    Elle lui tire la langue. L’autre devient rouge.


     

    - Tsss, tu n’es pas sortable.

    - De toute manière tu préfères me garder rien que pour toi…


     

    Abis a toujours le dernier mot. Elle se lève et s’étire lascivement. Sa compagne se perd dans la contemplation gourmande d’une nuque, la courbe ronde d’une hanche, les entrelacs bleutés que font les veines sur gorge…


     

    - On essaye ? Elle demande - et déjà elle farfouille dans les sacs qui jonchent le sol, sans même attendre une réponse.

    - Allez…


     

     


     

    Bethsabée se lève à son tour. Ne résiste pas, lui colle un baiser à la commisure des lèvres. Elle se dérobe.


     

    - Ta soeur et François…

    - Oui ?

    - Enfin tu sais bien… Tu les as vus comme moi non ?

    - Oui et ?

    - Bah c’est dégueulasse pour Jean-Louis !

    - Peut-être. Mais sii Mina fait quelque chose, c’est qu’elle a ses raisons.

    - Mais c’est cruel !


     

    Betsy la foudroie du regard. Bien qu’elle vive dans l’ombre de sa soeur depuis si longtemps - elle n’est après tout que la copie édulcorée du petit génie de la famille - elle pardonne encore, avec une admiration sans faille, tous les actes de celle-ci. Tous. Même ceux qui ne sont pas justifiables.


     

    - Elle fait ce qu’elle veut ! Elle est grande merde !

    - Eeeh, c’est bon, soit pas agressive…


     

    Bethsabée vide les sacs, piétinent les vêtements épars. Enlève son tee-shirt pour en essayer un autre. Des mèches sur son front font comme des cornes de diablesse.


     

    - Je suis pas agressive !

    - Je suis paaaaaaaaaas énervéééééeeeee !! Elle la singe.


     


     

    Elle s’approche pour poser la tête dans son cou, petit chat affectueux, mais ses paroles sont loin d’en avoir la douceur.


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

    - Allez on n’en parle plus, Mina peut tromper JL avec François, le facteur, le plombier, la caissière de chez Shopi ou tous à la fois, we don’t care ! Elle pourrait être la pire des traînées que tu la verrais comme une sainte...


     

    Habituellement, dès l’ébauche d’un conflit, Bethsabée courbe l’échine. Pas cette fois. Pas quand des paroles dures, qui sont autant d’armes fatales, visent sa soeur, son modèle, la seule personne qu’elle aime plus qu’elle-même, sur qui elle a tout bâti.

     

    - Tu te rends compte de ce que tu dis ?! Je ne sais pas plus que toi ce qui se trame, mais ne parle pas de Mina comme ça.


     

    Et puis, sans qu’elle les contrôle, les mots sortent, comme pourvus d’une vie propre.


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    - Elle est juste perdue, essaye de comprendre au moins ça  ! La catin ce n’est pas elle...


     

    Sa voix tremble mais il est trop tard. Dans la pièce, le temps semble suspendu. Un frisson glacé agite ses épaules. Son regard, comme il est froid…

    Elle accuse le choc de la gifle qui lui fait monter les larmes aux yeux. Abis tremble de rage. Elle pousse un rire sombre.


     

    - La catin, c’est moi, c’est ça ?


     

    Elle crie en claquant la porte :


     

    - Tu pouvais dire “putain” tu sais, j’ai l’habitude. Si c’est comme ça, je pars ! ET T’AURAIS PAS DU LE PRENDRE CE PANTALON IL TE FAIT UN GROS CUL !


     

    (Ceci est tout à fait possible à dur en claquant une porte. Sisi !)


     

    (Voilà comment casser une ambiance)


     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     


     

    Bethsabée s’écroule en sanglots. Pourquoi elle a dit ça ? Elle ne le pensais même pas. Elle gémit :


     

    - Désolée ! Désolé ! C’est pas ce que je voulais dire ! Je suis désolée ! Abis…


     Mais sa voix se meurt et seul le silence lui répond.

     

    106 - The heart asks pleasure first ou rebondissements

     

     

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    Hellooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooow !

     

    Eh oui, j'ai màjé ! (Blaz, arrête de crier LES DAVIDS LES DAVIDS JE T'ENTENDS)

    Neikka (JOYEUX DEMI-ANNIVERSAIRE JE SAIS C'EST DEMAIN MAIS JE VOULAIS MAJER AUJOURD'HUI) et Cos, vous apprécierez le passage à haute tension entre Mina et François j'espère :D

    Normalement cette màj devait contenir une autre partie avec Mina et JL, mais elle n'étais pas prête et j'avais pas màjé depuis... je sais pas... je sais plus... j'ai hoooooooooooonte >w<

    Les photos sont un peu pourraves et ne correspondent pas toujours au texte (parce que j'ai écris le texte avant de faire les photofs, FUCK LA LOGIQUE)... J'ai fait pleins d'ellipse juste pour écrire ces passages... Mais mon lega va trop lentement alors vuala.

    La maison, les vêtements, TOUT est provisoire. Surtout la coupe et la tête de François qui a perdu bocoup bocoup de son sex-appeal (Mmmmmh, François 8D)

    La vilaine Abis fait encore des siennes... Et François (EPOUSE MOI EPOUSE MOI EPOUSE MOI FAISONS DES BEBES) a réussi à ensorceler Mina... Que va-t-il se passer ? MWAHAHAAHAH SUSPEEEEEEENS (foireux) !

     

    Commentez, critiquez, criez de joie, pleurez, allez-y !

     

    JE M'EN FOUS J'AI MAJE J'AI MAJE !! HIHIHIHIIHIHI. Sur ce, je vais me faire pipi dessus devant Outlast, parce que les Sims c'est cool mais je veux DU SANG et de la PEUR.

     

    Byyyyyyyyyyouuuuuuus

     

    Emmarjolaine.

     

    P.S : BIENTOT COLLAB WITH NEIK SI ELLE EST TOUJOURS D'ACC ! Je suis trop fière là. A propos, si il y en a qui souhaitent faire des collab... je suis ouverte ! (ISTI REMBALLE LA PHRASE PERVERSE QUE TU T’APPRÊTES A SORTIR)

     


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